SMC : réponse à l’UGVC suite à son communiqué du 27 mai 2025
Mesdames, Messieurs,
Nous avons pris connaissance avec attention de votre communiqué intitulé « Unie, la viticulture refuse d’être la variable d’ajustement », publié le 27 mai 2025 sur votre site internet.
Dans un contexte de crise sévère pour l’ensemble de la filière, nous comprenons l’inquiétude exprimée et partageons la volonté de protéger durablement notre appellation. Pour autant, certaines affirmations nécessitent d’être remises en perspective et éclairées par les faits.
Un engagement constant des Maisons malgré un contexte dégradé
Depuis trois campagnes, les Maisons de Cognac maintiennent un niveau d’achats supérieur à leurs besoins réels : encore +50 % sur l’année en cours (750 000 hl AP achetés pour 480 000 hl AP sortis). Ce soutien actif, en dépit de l’effondrement des expéditions (-22 % entre 2022 et 2024), témoigne d’un effort massif et assumé pour ne pas fragiliser davantage les exploitations viticoles.
Dans le même temps, les coûts de portage – dus à un stock d’eaux-de-vie immobilisé historiquement élevé et à la remontée brutale des taux – pèsent à hauteur de 350 M€ par an sur la trésorerie des Maisons. Il est donc inexact de présenter la situation actuelle comme un désengagement ; c’est au contraire une solidarité silencieuse mais déterminante qui s’exerce.
Des avancées construites ensemble : l’exemple du VCCI
Le Volume Complémentaire Cognac Individuel (VCCI) est un bon exemple de la capacité collective de la filière à construire des outils de résilience. Cette mesure est là encore le fruit d’une démarche collective : elle a été élaborée et adoptée de manière concertée entre viticulture et négoce, dans le cadre des instances paritaires de l’appellation. Ce travail conjoint a également permis de mobiliser rapidement les partenaires publics et financiers. Nous saluons cet engagement collectif, qui doit rester la voie privilégiée.
Des règles claires et un cadre juridique contraignant
Nous rappelons que toute concertation sur les prix ou volumes d’achat entre opérateurs serait une infraction au droit de la concurrence (article 101 TFUE, L.420-1 du Code de commerce). Dans ce cadre, chaque Maison reste souveraine dans ses choix commerciaux. Toutefois, dès le mois de février, le SMC a adressé à ses membres un rappel formel sur la loyauté et l’éthique des pratiques d’achat.
Les pratiques abusives, lorsqu’elles sont avérées, doivent être signalées et traitées dans les cadres appropriés. Le SMC reste attentif aux situations remontées par le terrain, mais il ne peut ni se substituer aux entreprises ni se placer en dehors du droit.
Responsabilité partagée et avenir commun
Depuis toujours, les grandes décisions qui structurent notre appellation – plantations, rendements, réserve climatique – sont prises conjointement entre la viticulture et le négoce. Cette gouvernance paritaire est la clef de notre équilibre. Elle l’est encore aujourd’hui.
C’est pourquoi nous regrettons que certains discours tendent à opposer les familles au lieu de construire des solutions concertées. Car c’est ensemble que nous devons relever les défis : reconquête des marchés, levée des barrières douanières, transition durable, défense de la valeur ajoutée régionale.
Dans cet esprit, nous réitérons notre proposition d’un échange direct, transparent et constructif. Une réunion de travail peut être organisée dans les prochains jours, à votre convenance, afin de clarifier les points de divergence et d’avancer collectivement.
Veuillez croire, Mesdames, Messieurs, en l’expression de nos salutations respectueuses.